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truction, c'est-à-dire du prix de l'externat dans les établissements universitaires.

Quelle que soit la solution adoptée, la situation matérielle des officiers est à la veille d'être améliorée sérieusement. Mais le Parlement ne doit pas se borner à voter des crédits.

La désaffection, qui éloigne de la carrière des armes la jeunesse studieuse, qui a cependant des goûts sportifs et de l'altrait pour la vie active, n'est pas seulement due à des causes matérielles. Elle a aussi des causes morales et des causes d'ordre professionnel.

Causes morales. Le prestige qui entourait jadis certaines fonctions civiles ou militaires a sensiblement diminué, et l'argent a aujourd'hui plus de prix que les maigres honneurs officiels.

En ce qui concerne ces honneurs, la situation a été aggravée par le décret du 16 juin 1907, sur les préséances.

Chez nous, comme en Chine, les mandarins militaires occupent désormais le dernier rang. L'amour de la gloire, qui a déterminé jadis bien des vocations n'existe plus. Les officiers, n'ayant plus la situation sociale qu'ils avaient autrefois, sont devenus de véritables fonctionnaires, auxquels incomberait une mission de plus en plus difficile à remplir. L'in tervention fréquente de l'armée pour le maintien de l'ordre public expose ses chefs à l'hostilité d'une partie de leurs concitoyens. Les officiers sont les seuls dans la nation qui soient privés du droit de vote, et, quoiqu'ils soient en dehors de la lutte des partis, ils voient de temps en temps suspecter leur loyalisme. Un débat, qui a eu lieu à la tribune du Sénat le 14 mars 1912, montre qu'il existe encore un malentendu latent entre le monde militaire et quelques personnalités du monde républicain. On ne parle plus de l'esprit de caste ni de l'esprit prétorien, mais il est encore question de menées réactionnaires. Celles-ci consisteraient dans des fréquentations mondai

nes et un certain nombre de candidatures d'opposition acceptées par d'anciens officiers.

Il serait temps de renoncer à prendre au sérieux des manifestations qui, dans leur ensemble, n'ont même pas l'importance d'une nouvelle Fronde des petits-maîtres. La masse des officiers ne s'occupe pas de politique. Ceux qui apprécient les distractions mondaines vont là où l'on s'amuse et la République athénienne aurait pour eux bien plus d'attrait que les régimes déchus.

Quant aux candidatures d'opposition, elles ont leur origine dans le désir de réussir dans la politique quand on veut lui consacrer ses loisirs; et il faut bien reconnaître que les partis d'opposition font aux anciens militaires plus d'avances que les partis de gauche.

Causes professionnelles.

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Au point de vue professionnel, la loi de 1834, qui est le véritable statut des officiers, présente bien des lacunes, mais les intéressés n'y attachent pas une grande importance.

Grâce à la sécurité de l'emploi et à l'avancement à l'ancienneté, la carrière militaire est très avantageuse pour les médiocres.

Mais, avec l'avancement au choix sans garanties, ce même métier des armes est aléatoire pour les hommes de valeur.

Sans espoir, mais sans crainte, les officiers médiocres arrivent automatiquement à une situation moyenne que beaucoup d'entre eux n'auraient pas trouvée dans la vie civile, et cette situation, ils sont sûrs de la conserver.

En revanche un officier de valeur, s'il n'est pas favorisé par les circonstances, risque d'arriver au même point que son camarade médiocre. Celui-ci aura non seulement une situation pécuniaire identique, mais le même grade et les mêmes avantages moraux.

Grâce à MM. Boudenoot et Messimy l'avancement au choix fonctionne aujourd'hui mieux qu'autrefois. Mais il n'en est

pas moins vrai que, s'il n'est jamais un droit, il est encore trop souvent une faveur.

Le fonctionnement défectueux de l'avancement et le régime de l'arbitraire en matière de déplacements d'office, ou plutôt d'affectations aux diverses garnisons, sont, dans l'ordre professionnel, les principales causes de la crise de l'heure présente. Sans examiner en détail des questions qui ont déjà été traitées dans cette Revue, on peut dire que le grand jour serait très apprécié par les intéressés.

On a supprimé la communication des notes, mais on pourrait, sans inconvénient, communiquer aux officiers proposés pour le choix les numéros de préférence qui leur sont attribués aux différents échelons hiérarchiques. M. Berteaux avait recueilli, le 20 mars 1911, l'adhésion unanime de la Chambre quand il avait promis de faire ou plutôt de rétablir cette communication, qui permettrait aux officiers de savoir sur quoi ils pourraient compter. Pour les affectations également, il n'y aurait que des avantages à faire connaître la liste des places vacantes, réservées à une future promotion et à aviser ceux qui auraient demandé à changer de corps, du numéro attribué à leur demande.

On provoquerait des départs avant la limite d'âge en accordant quelques emplois civils. L'Etat y trouverait son compte grâce à l'économie que procurerait l'application de la loi sur le cumul et la diminution du nombre des titulaires de pensions. On pourrait également offrir aux officiers supérieurs nouvellement promus à l'ancienneté, la retraite de leur nouveau grade sans attendre deux années d'ancienneté. Plus d'un se laisserait tenter par la perspective d'éviter un déplacement.

En résumé, nos officiers, pour la science technique et l'instruction générale, sont en tête des armées européennes. Pour la bravoure, ils restent dignes de leurs devanciers. Il est temps de les soustraire à des influences propres à les décourager.

La nouvelle loi de recrutement, qui n'impose plus aux élèves des grandes écoles une année de régiment faciliterait le

recrutement de nos cadres, surtout si on se décide à réaliser la gratuité des dites écoles.

Il faudrait encore :

- Améliorer les soldes et les retraites dans des limites rai sonnables et augmenter le prestige des chefs militaires.

Assurer la sécurité de la carrière par une bonne loi sur l'avancement.

Etablir plus de justice dans les affectations.

Augmenter l'écoulement des cadres en facilitant au besoin le passage dans la réserve spéciale.

Plus tard, on pourrait accorder le droit de vote que beaucoup d'officiers désirent comme devant mettre fin à un régime de séquestration sociale, qui n'a plus de raison d'être.

En un mot, il y a lieu de donner aux plus loyaux serviteurs du pays une situation en rapport avec la haute culture intellectuelle et morale qu'on exige d'eux.

SIMON ROBERT.

I

LA LOI FONCIÈRE EN CALIFORNIE ET LE JAPON

Au mois de janvier dernier, le Parlement élu de la Californie s'est réuni à Sacramento comme il le fait tous les deux ans ; comme il le fait tous les deux ans depuis six ans, son premier soin a été de déposer sur ses bureaux un certain nombre de projets relatifs aux émigrants (1), mais plus particulièrement dirigés contre les Japonais toujours en butte à l'animosité des unions de travail de la province.

Serait-ce que la marée jaune monte toujours sur la côte de l'or et qu'elle menace toujours de la submerger? Nous ne le croyons pas; sans doute les causes qui l'ont produite subsistent toujours, mais les restrictions apportées par le gouvernement japonais à l'expansion naturelle de ses nationaux ont donné les résultats attendus, comme il ressort des chiffres suivants cités par le ministère des Affaires Etrangères de Tokio et reconnus par les Améri

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Soit 35, dont la paternité revient à 27 représentants républicains et à 7 démocrates.

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