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Mohr (1), à la place du fil de clavecin et de l'acide oxalique, nous a donné les résultats suivants :

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qui, comme on le voit, donnent des différences de

et de

0.00002974 en oxygène actif

0.00011792 en permanganate de potasse

et sont, en outre, trop forts.

Détermination du titre par iodométrie Ce procédé a été recommandé par J. Volhard. Dans un mélange d'iodure de potassium et d'HCl pur et exempt de chlore, on laisse tomber, en agitant continuellement, un volume connu de la solution de permanganate de potasse à titrer.

Ce dernier, en présence d'HCl, dégage du chlore, qui déplace l'iode de l'iodure de potassium; l'iode se dissout dans l'excès d'iodure, et on le détermine par une solution titrée d'hyposulfite de sodium.

Nous avons employé une solution d'iode titrée par le bichromate de potassium cristallisé et fondu, et nous avons trouvé, comme titre de la solution de permanganate de potasse :

et

0.00125596 en oxygène

0.00496219 en permanganate de potasse.

Tous les résultats étaient parfaitement concordants. Comme on le voit, le titre obtenu est celui qui se rapproche le plus de ceux obtenus par électrolyse.

Il résulte de nos observations que les différentes méthodes en usage, pour la détermination du titre de la solution de permanganate de potasse, ne sont pas, en général, d'une très grande exactitude.

Le procédé par le fil de clavecin, qui est d'une manipulation facile, n'est pas recommandable, à cause de l'impossibilité de se

(1) Traité d'analyse chimique par les liqueurs titrées, 1888, p. 192.

procurer dans le commerce du fil de fer parfaitement pur; pour les cas où une très grande précision n'est pas nécessaire, nous conseillons l'emploi du fil coupé en menus morceaux mélangés, pourvu qu'on prenne une assez grande longueur et que les morceaux soient extrêmement petits. Il faudra cependant déterminer la teneur du mélange par une analyse gravimétrique.

Si l'on désire avoir un titre exact, il faut employer du fer pur, qu'on peut facilement obtenir par électrolyse d'après la méthode Classen

Le procédé par l'acide oxalique donne des résultats parfaitement concordants, mais généralement trop forts, à cause de l'eau d'interposition que les cristaux d'acide oxalique peuvent retenir.

La méthode par le sel de Mohr donne des résultats plus discordants. Cela provient de ce qu'il est assez difficile d'obtenir du sel de Mohr parfaitement pur, à cause des sulfates de potassium, de magnésium, de zinc, etc. isomorphes du sulfate d'ammonium. En outre, le sel de Mohr, qui cristallise avec 6 molécules d'eau, présente, comme tous les sels hydratés, l'inconvénient de pouvoir retenir de l'eau d'interposition. En outre, s'il est préparé depuis longtemps, il peut s'oxyder sensiblement.

Par contre, la méthode de titrage par iodométrie est celle que nous conseillons pour le cas où l'on ne disposerait pas d'appareils à électrolyse.

Le titre de la solution d'iode pouvant être déterminé d'une façon précise par le bichromate de potasse, et le dégagement de chlore par HCl et le permanganate de potasse étant quantitatif, on conçoit que cette méthode permette d'obtenir de bons résultats.

Réaction colorée du tungstène,

Par M. C. FRABOT.

Dans des recherches effectuées sur l'acide urique, j'avais constaté que, si l'on ajoute à de l'hydrate tungstique (WO3H2O), ou au réactif phosphotungstique de Moreigne (1), quelques gouttes d'une solution d'acide urique, puis de la lessive de soude, il se produit une magnifique coloration bleue, analogue à celle de la liqueur de Fehling.

(1) Pour préparer ce réactif, on prend 20 gr. de tungstate de soude pur et cristallisé, qu'on additionne de 10 gr. d'acide phosphorique de densité 1,13 et de 100 gr. d'eau distillée; on fait bouillir pendant 20 minutes, en remplaçant l'eau évaporée; la liqueur étant devenue alcaline, on l'acidule nettement avec HCl.

J'appris plus tard que le Dr Riegler, dans un travail analysé dans le numéro des Annales de chimie annalytique de mai 1902, avait constaté la même réaction avec l'acide phosphomolybdique.

Des expériences auxquelles je me suis livré, il semble résulter que, pour des poids égaux d'acide urique, la coloration obtenue est plus intense avec l'hydrate tungstique ou l'acide phosphotungstique qu'avec les composés correspondants du molybdène. On peut sans difficulté caractériser l'acide urique dans une solution à 1/100.000.

L'explication rationnelle de cette réaction me semble donnée par la formation d'oxydes intermédiaires bleus de tungstène ou de molybdène (W205 ou Mo2O5) résultant de l'action réductrice de l'acide urique.

J'ai pensé que cette réaction, qui, d'après le Dr Riegler, peut servir à caractériser l'acide urique ou certains uréides dans un liquide, puisque des traces d'urine donnent encore une coloration franche, pouvait être appliquée à la recherche du tungstène dans les minerais ou dans les produits métallurgiques, tels que les aciers ou les ferro-tungstène.

Le tungstène, amené à l'état d'acide tungstique par calcination lente au contact de l'air, reste comme résidu après élimination des autres éléments, soit libre, soit mélangé avec une quantité de silice plus ou moins considérable; le résidu encore humide, contenant le tungstène à l'état d'hydrate tungstique, additionné d'acide urique (en cristaux plutôt qu'en solution), puis d'une ou deux gouttes de lessive de soude, se colore en bleu plus ou moins intense, suivant la teneur en tungstène.

On peut ainsi caractériser, dans le résidu, même en présence d'une quantité notable de silice, des traces de tungstène.

La présence du molybdène, qui est doué de propriétés analogues, n'est pas à redouter, attendu que cet élément peut toujours être séparé du tungstène avant la caractérisation de ce dernier.

Observation sur les procédés généralement employés pour la défécation de l'urine avant le dosage de l'uréc,

Par M. C. FRABOT.

L'hydrate tungstique ou les acides phosphotungstique ou phosphomolybdique décelant d'une façon remarquable la présence de l'acide urique, nous avons songé à vérifier si les procédés de défécation généralement employés pour le dosage de l'urée (acé

tate neutre de plomb, réactif phosphotungstique de Moreigne) donnent des résultats satisfaisants. Dans le liquide provenant de la défécation par l'acétate neutre de plomb, nous avons, après élimination de l'excès de réactif, ajouté quelques gouttes de réactif phosphotungstique ou une petite quantité d'hydrate tungstique, puis quelques gouttes de lessive de soude; il s'est produit la coloration bleue caractéristique.

En opérant de la même façon avec l'urine déféquée par le procédé Moreigne, on obtient également une magnifique coloration bleue. Dans ce cas, l'addition d'acide phosphotungstique n'est pas nécessaire, puisque la liqueur contient toujours une quantité suffisante de réactif.

Il semble donc résulter de ces observations que les procédés habituellement employés pour le dosage de l'urée sont insuffisants pour précipiter complètement l'acide urique.

Sur un prétendu succédané du poivre,
Par M. Eugène COLLIN.

A cause de l'importance de sa consommation et de l'énormité des droits dont il est frappé par les tarifs douaniers, à son entrée en France, le poivre a toujours été l'un des condiments les plus directement visés par les falsificateurs. Grâce à la surveillance active exercée par le Laboratoire municipal de Paris, le zèle des fraudeurs qui s'attachaient à adultérer ce produit semblait bien calmé; mais cette trêve, dont la durée même commençait à étonner les experts de nos tribunaux, ne pouvait se prolonger indéfiniment et semble aujourd'hui terminée, si j'en juge par les divers échantillons qui m'ont été soumis d'une substance introduite récemment sur le marché français, comme succédané du poivre, mais destinée, en réalité, à falsifier la plus précieuse de nos épices. Les différents spécimens qui m'ont été fournis, la lecture des brochures et prospectus destinés à stimuler la vente si rémunératrice de ce produit, les diverses formes sous lesquelles il est présenté, enfin les indications que j'ai recueillies de divers côtés ne laissent aucun doute sur l'usage auquel il est destiné.

Ce prétendu succédané du poivre est une graine désignée par ses propagateurs sous le nom fantaisiste d'Erviop, qui n'est autre que l'anagramme du mot français poivre. Il est offert à l'état entier et à l'état pulvérisé; la forme pulvérulente comprend deux marques différentes, dont l'une imite le poivre blane

pulvérisé, tandis que l'autre ressemble exactement à la poudre de poivre noir.

La graine d'Erviop est présentée, tantôt comme originaire du Japon, tantôt comme provenant du Laos, fournie par une plante très voisine de la famille des Pipéritées et présentant, dans sa composition chimique aussi bien que dans ses propriétés physiologiques, la plus grande analogie avec le fruit du poi

vrier.

Les recherches qui ont été faites sur ma demande au Jardin colonial de Nogent-sur-Marne et au Musée de l'Institut colonial de Marseille, établissent nettement que ce produit ne figure pas dans les collections si complètes des substances utiles du Laos que ces deux établissements possèdent. Cette provenance de pays lointains ou agités par des événements tragiques dont on ne peut prévoir la durée, semble invoquée uniquement pour justifier le prix extrêmement élevé (230 francs les 100 kilos) auquel cette marchandise est offerte, bien que ce prix soit moitié moins élevé que celui du poivre.

L'examen approfondi de ce succédané du poivre m'a fourni les résultats suivants :

Caractères extérieurs. La graine d'Erviop desséchée est un peu moins grosse que le fruit du poivre ; elle est plus uniforme dans ses dimensions, qui varient entre 1.5 et 2 millimètres de diamètre; elle est très rarement arrondie, plus souvent anguleuse, de forme pyramidale ou obconique. Sa surface extérieure, qui a une teinte grisâtre, gris-brun ou gris-noirâtre, est excep. tionnellement lisse, mais à peu près constamment mate et marquée de rides moins saillantes, plus fines et plus irrégulières que celles qu'on observe sur le poivre noir; l'espace circonscrit entre ces rides s'étend souvent d'un pôle à l'autre de la graine et embrasse parfois le tiers de sa surface. Cette graine est, en général, entièrement recouverte de son tégument séminal : celui-ci paraît assez adhérent à l'amande et ne s'en sépare pas par le frottement des doigts ou de la main; il se détache plus facilement de l'amande lorsqu'on coupe les graines avec un couteau. Si l'on fait macérer cette graine pendant quelque temps dans l'eau froide, les rides qui existent à sa surface disparaissent complètement; la graine qui a repris la forme qu'elle avait à l'état frais est pyramidale, arrondie sur les angles et à son sommet; son tégument étant devenu lisse, on y distingue nettement, sur la base aplatie, une cicatrice allongée, qui représente le hile; de cette cicatrice part un sillon qui longe un des côtés de la graine et représente le raphé; du même point se détache, en sens con

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