il n'aurait pas pu le faire bien avant Fleischmann, puisque la publication de Quesneville date de 1884 et que les formules de Fleischmann ont été publiées en 1885 (1). Ce dernier les a reproduites dans son livre en 1893, et ses formules sont actuellement utilisées journellement par tous les chimistes au courant de l'analyse du lait. Il y a lieu d'ajouter que le travail de Quesneville a eu pour but d'établir une méthode d'analyse permettant de doser les divers éléments du lait par la détermination des densités du lait, de ce dernier débarrassé de la matière grasse et du sérum, ce qui n'a qu'un rapport assez éloigné avec les déterminations faites au moyen des formules de Fleischmann REVUE DES PUBLICATIONS FRANÇAISES Origines alimentairss de l'arsenic normal chez l'homme. MM. A. GAUTIER et CLAUSSMANN (Comptes rendus de l'Académie des sciences du 11 juillet 1904). M. Armand Gautier a déjà montré que l'arsenic, après s'être localisé normalement dans les organes ectodermiques, se perd incessamment par la desquamation épithéliale, la chute des cheveux et des ongles, le flux menstruel, les fèces, etc. Il s'est demandé à quelles sources l'économie emprunte cet élément, notoirement indispensable à quelques tissus. En collaboration avec M. Claussmann, il a recherché quels sont les aliments qui fournissent l'arsenic et quelles sont les proportions qu'on en peut trouver dans ces aliments. De leurs expériences, il résulte que la chair musculaire des mammifères en renferme très peu, comparativement à la proportion qu'on rencontre dans les organes réellement arsenicaux ; il est même possible que cet arsenic, qu'on trouve dans le muscle, y existe à l'état d'arsenic circulant, et non d'arsenic fixé; ce qui semble confirmer cette opinion, c'est que la chair des poissons contient des quantités d'arsenic très variables, suivant que ces animaux vivent dans une eau de mer plus ou moins arsenicale ou qu'ils reçoivent plus ou moins de ce métalloïde avec leur nourriture. Parmi les aliments arsenicaux, la chair de certains poissons et celle des crustacés sont, avec le sel gris, les aliments les plus riches en arsenic. Le pain de froment est peu arsenical. Les feuilles vertes de choux cabus, les haricots, ne contiennent (1) Journ. f. Landw., 1885, t. XXXIII, p. 251. aucune trace d'arsenic. Il est inexact de dire que l'arsenic se trouve partout et qu'il fait partie intégrante de toute cellule vivante. Le vin, l'eau de boisson sont les sources auquelles nous puisons la majeure partie de l'arsenic que nous assimilons. Si, grâce à ces données, on calcule la quantité d'arsenic qui entre dans la consommation alimentaire d'une journée, et si l'on prend, comme type d'alimentation moyenne, celle des Parisiens, on arrive aux nombres suivants : A raison de 21 millièmes de milligr. par jour, l'arsenic consommé pendant une année serait de 7 milligr. 66, et cette quantité suffit largement à nos besoins. On sait que l'arsenic s'élimine par desquamation et dépilation; or, un homme de vingt à quarante ans ne produit guère plus de 45 à 70 gr. de cheveux par an, ce qui correspond à une perte minima de 21 millièmes de milligr. par jour. La coupe de la barbe et des ongles, la desquamation épithéliale, le flux menstruel, et certainement les matières fécales entraînent le reste de l'arsenic. Au point de vue médico-légal, l'expert doit tenir compte des quantités relativement considérables qui se trouvent dans certains aliments, tels que poissons, crustacés, sel marin, vin, etc. Si, dans une expertise, on recherche l'arsenic dans le contenu intestinal, comme on le fait le plus souvent, on devra se préoccuper de la composition des derniers repas. Il sera prudent de se borner à rechercher l'arsenic dans les organes où il n'existe pas normalement ou dans lesquels il n'existe qu'à l'état de traces infinitésimale (foie, rate, muscles et tunique de l'intestin). Toutefois, la présence de l'arsenic dans le contenu intestinal, en quantité se rapprochant du dixième de milligr, ne paraît pas pouvoir être mise sur le compte de l'arsenic alimentaire. Falsification du lait par addition de matière grasse. MM. IMBERT, CELLIER et ROS (Bulletin de pharmacie du Sud-Est de mai 1904). - MM. Imbert, Cellier et Ros ont eu l'occasion d'examiner divers échantillons de lait, dans lesquels ils trouvèrent, par le procédé Gerber, jusqu'à 120 gr. de matière grasse par litre. Ces laits avaient été prélevés chez un laitier au moment de la mise en vente. Dans l'impossibilité de faire une analyse convenable avec les 20 cc. de lait qui leur avaient été remis pour chaque échantillon, ils firent des prélèvements à plusieurs reprises chez le laitier, au moment où le lait lui était remis, et l'analyse sommaire de ces échantillons révéla des doses de matière grasse qui dépassaient 40 gr. par litre et qui, pour un échantillon, atteignait 79 gr. MM. Imbert, Cellier et Ros firent alors un prélèvement à l'étable du fournisseur; après avoir fait procéder, en leur présence, à la traite de 100 vaches de la laiterie, ils prirent des échantillons qui présentèrent à l'analyse les caractères du lait normal; le degré cryoscopique était celui admis par Winter. Quant aux quantités d'extrait, de beurre, de lactose et de cendres, elles étaient comprises entre les limites généralement observées pour les laits moyens. En comparant les points de congélation de ces laits authentiques et leur richesse en beurre aux points de congélation et à la teneur en beurre des échantillons primitivement analysés, MM. Imbert, Cellier et Ros conclurent à un mouillage de 4 à 5 p. 100 et surtout à une addition de matière grasse. En général, les chimistes ne se préoccupent guère que du mouillage et de l'écrèmage; par suite de la maladresse du laitier, MM. Imbert, Cellier et Ros ont été mis sur la voie d'une falsification consistant en une addition de corps gras; si cette addition avait été faite plus scientifiquement, de manière que la substance grasse ajoutée ne dépassât pas la quantité nécessaire pour maintenir la richesse du lait dans les limites ordinairement admises, la fraude eût vraisemblablement passé inaperçue. La conclusion de ces constatations, c'est qu'un laitier n'a pas hésité à additionner son lait de matière grasse. Si cette fraude devait se développer, il ne suffirait plus de doser le beurre dans le lait; il faudrait encore l'analyser. Lait falsifié par addition de matière grasse étrangère. -- M. RAOUL ROCHE (Revue internationale des falsip cations de mai-juin 1904). M. Raoul Roche a eu l'occasion d'examiner, en juin dernier, un lait semblable à ceux qu'ont analysés MM. Imbert, Cellier et Ros. Voici la composition de ce lait : Densité 1019 167 gr. 75 par litre. Matière grasse 85 gr. 10 par litre La très petite quantité de liquide n'a pas permis à M. Roche de déterminer la nature de la matière grasse additionnée ni de rechercher si la composition anormale du lait résultait de l'addition d'une graisse étrangère ou simplement d'un mélange avec de la crème. Il s'est borné à signaler la quantité anormale de beurre rendant ce lait suspect, mais sans conclure à une fraude. REVUE DES PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES M. RAMON Dosage du fluor par perte de poids. LLORD, de Madrid. Le procédé de dosage du fluor que propose M. Llord est une modification de celui de Wæhler, consistant à faire passer le fluor à l'état de fluorure de silicium, qu'on volatilise, et la perte de poids indique le poids du fluor. M. Llord facilite la séparation du fluorure de silicium en l'entraînant au moyen d'un courant d'air sec. Voici la description de l'appareil dont il se sert : il prend un matras à fond plat D, d'une capacité de 60 cc. environ, bouché avec un bouchon percé de deux trous; dans l'un de ces trous, passe un tube a, recourbé à angle droit, par lequel arrive le courant d'air sec et dont l'extrémité inférieure pénètre dans le matras un peu au-dessous de la naissance du col; l'autre trou donne passage au tube d, recourbé trois fois à angle droit, ainsi que le montre la figure ci-dessous; l'une des extrémités de ce tube pénètre dans le matras un peu au-dessous du bouchon, tandis que l'autre pénètre à travers un bouchon dans un tube plus gros E, qui contient, dans la moitié de droite, de petits fragments de chlorure de calcium spongieux, assujettis entre deux tampons d'ouate et introduits dans le tube alors qu'ils étaient fortement chauffés; l'autre moitié du tube E, est garnie de morceaux de pierre ponce, imprégnés de sulfate de cuivre anhydre et introduits également dans le tube alors qu'ils étaient fortement chauffés. L'extrémité gauche du tube E est bouchée par un bouchon que traverse un petit tube droit b. L'ensemble de l'appareil pèse de 40 à 60 gr. Pour reconnaître la présence du fluorure de silicium produit dans la réaction, on dispose, au-dessus de l'appareil, un tube indicateur h, qui contient de l'eau et qui est soutenu par une pince du support qui soutient le matras. Ce tube h est bouché par un bouchon traversé par deux tubes b' et o, coudés à angle droit ; l'un de ces tubes, b', est destiné à être relié par un caoutchouc au tube b dont il a été parlé ci-dessus et par lequel passent les gaz sortant du matras et l'air sec provenant de la partie gauche de la figure (A, B, C). Quant au tube o, il est destiné à être relié avec le tube o', qui surmonte un flacon aspirateur F. Le courant d'air sec est obtenu en faisant passer l'air, qui est aspiré par l'écoulement du liquide de l'aspirateur F, dans un flacon A contenant SO+H2 concentré, lequel communique avec un tube en U, B, plein de chlorure de calcium fortement chauffé avant d'être introduit dans ce tube; ce tube en U communique lui-même avec une cloche C, garnie, dans sa partie supérieure, de chlorure de calcium chauffé. L'intérieur de cet appareil dessécheur est isolé de l'atmosphère au moyen de deux petits tubes de caoutchouc, qu'on adapte aux tubes f et g, et dans lesquels on introduit de petites baguettes de verre plein. Pour faire fonctionner l'appareil, on séparele matras D de son bouchon, qui est accompagné de ses tubes a et b, lesquels doivent ètre garnis d'un petit tube de caoutchouc dans l'extrémité duquel on introduit une petite baguette de verre plein, dans le but d'empêcher toute communication avec l'air extérieur. On prend la même précaution pour l'extrémité du tube d, qui est destiné à pénétrer dans le matras D. On chauffe le matras D vide; on y introduit la matière à essayer, réduite en poudre, en prenant soin de se servir d'un entonnoir en papier, afin qu'aucune parcelle de cette poudre n'adhère au col; la matière doit être préalablement additionnée de 10 à 12 fois son poids de silice pure et calcinée, si elle ne |