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Dans une communication sur le même sujet, M. Scheele exprime les difficultés qui sont à surmonter pour arriver à une unification internationale, parce que les considérations d'ordre pratique et d'ordre scientifique aboutissent à des solutions qui se contrarient souvent. D'ailleurs, il se range aux conclusions de M. W. Frésénius. Celles-ci sont adoptées par la section.

M. Christomanos lit une communication sur l'Unification des résultats dans les analyses d'eaux minérales. Ses conclusions sont adoptées.

M. le Dr Atwater fait ensuite une communication sur la Graduation et la fabrication des vases employés en analyse.

M. le Dr Guchmann (de Bakou) demande que la Commission des analyses porte à son programme l'Unification des méthodes d'analyse des produits de l'huile de naphte. Cette proposition est adoptée.

M. le Dr H. Nissenson (de Stolberg) sollicite dans le même sens l'Unification des méthodes d'analyse et de dosage du plomb, du cuivre, de l'argent, de l'antimoine et du zinc, méthodes sur lesquelles il fait une courte communication. En outre, il indique un procédé nouveau de dosage de l'antimoine.

(A suivre)

REVUE DES PUBLICATIONS FRANÇAISES

Séparation de l'lode, du brome et du chlore au moyen de l'acide borique. MM. BAUBIGNY et RIVALS (Comptes rendus de l'Académie des sciences du 27 octobre 1903). — Le procédé imaginé par MM. Baubigny et Rivals est basé sur ce fait que l'acide borique pur agit à froid sur les solutions d'iodures, en déplaçant l'acide iodhydrique, tandis qu'il n'agit qu'à chaud sur les solutions saturées de bromures et de chlorures. Si donc on fait intervenir un agent oxydant, on peut mettre l'iode en liberté : il faut, dans ce cas, employer un oxydant peu énergique. Le bioxyde de manganèse artificiel, préparé par la réduction du permanganate de potasse au moyen de l'alcool, convient parfaitement; on peut employer le bioxyde lavé, soit à l'état de pâte, soit après l'avoir desséché à basse température (30 à 40 degrés). Les auteurs emploient l'appareil qu'ils ont déjà décrit pour la séparation du brome et du chlore (1); on place dans le ballon la solution saline, l'acide borique et le bioxyde de manganèse. On adapte ensuite le condensateur contenant de la lessive alcaline et un peu de sulfite de soude; on chauffe au bain-marie pour volatiliser l'iode, qu'on entraîne par un courant d'air dans le condensateur, où il est aisé de le doser.

La proportion d'acide borique doit être d'au moins 10 p. 100; quant au bioxyde de manganèse, il faut en mettre une quantité suffisante pour décomposer la totalité de l'iodure, et il ne faut pas en mettre un trop grand excès, à cause de l'oxydabilité de l'iode, qui entraînerait la formation partielle d'acide iodique. En employant de 0,2 à 0,5 d'acide borique pour des quantités d'iodures de 0,0848 à 0,2138 (exprimées en AgI), les auteurs ont obtenu de bons résultats. Avec un volume de liquide de 100 сс., la durée de la distillation est de 40 à 50 minutes. Les bromures ne donnent lieu à un léger dégagement de brome que si la teneur en bromures est assez élevée.

Dosage des bromures en présence des chlorures. - MM. IMBERT et DUMOLARD (Bulletin de pharmacie du Sud-Est de juillet 1903).- Pour doser les bromures en présence des chlorures, on a recours au procédé de Wortmann, qui consiste à déplacer le brome à chaud par le bioxyde de plomb et l'acide acétique; Dechan et Carnot emploient, comme agent d'oxydation, le bichromate de potasse en solution sulfurique; Engel se sert du persulfate d'ammoniaque; or, avec le procédé de Wortmann, on ne déplace pas la totalité du brome, et, avec les deux autres procédés, une partie du brome est transformée en acide bromique.

MM. Imbert et Dumolard proposent un autre procédé, qui consiste à traiter par le nitrate d'argent une solution du mélange de bromure et de chlorure alcalins; on a un poids p d'un mélange de bromure et de chlorure d'argent; on prend le même poids du mélange de bromure et de chlorure alcalins, qu'on dissout, et l'on fait bouillir la solution ainsi obtenue pendant une demiheure en présence du persulfate d'ammoniaque; la majeure partie du brome se dégage et une petite portion passe à l'état d'acide bromique; on traite la solution par le nitrate d'argent, et il se forme exclusivement du chlorure d'argent. puisque l'acide bromique ne précipite pas le nitrate d'argent; soit p' le poids du chlorure d'argent; p - p' sera le poids du bromure d'argent.

MM. Imbert et Dumolard se sont assurés que le persulfate d'ammoniaque ne donne lieu à aucun dégagement de chlore, et qu'il ne transforme aucune trace de chlorure en chlorate. Pour

(1) Voir Annales de chimie analytique, 1897, p. 425.

cela, ils ont reçu dans une solution alcaline les vapeurs dégagées en traitant une solution de chlorure alcalin par le persulfate d'ammoniaque; la solution alcaline a été traitée par l'eau d'aniline, qui n'a donné aucune coloration; d'autre part, le liquide résiduel n'a pas donné, avec la résorcine sulfurique, la coloration verte que donnent les solutions étendues de chlorate; enfin, le dosage pondéral du chlorure a donné des résultats satisfai

sants.

Il y a, néanmoins, dans le procédé tel qu'il est décrit plus haut, une petite cause d'erreur: une solution de persulfate d'ammoniaque, après qu'elle a été chauffée pendant une demi-heure, donne un léger précipité avec le nitrate d'argent, parce qu'il s'est formé une petite quantité de peroxyde d'argent, qui démontre la persistance d'une très faible quantité de persulfate; on remédie à cette cause d'erreur de la manière suivante: après la demiheure d'ébullition de la solution de persulfate et du mélange bromo-chloruré, on ajoute un peu d'AzOH, qui détruit le persulfate non décomposé.

Réaction permettant de distinguer l'héroïne de la morphine, M. MANSEAU (Bulletin de la Société de pharmacie de Bordeaux de juin 1903). M. Manseau a montré (1) que les divers alcaloïdes de l'opium donnent, avec l'urotropine ou hexaméthylène-tétramine en solution sulfurique, des colorations permettant de les distinguer l'un de l'autre et qui sont les suivantes: pour la morphine, coloration pourpre, puis bleue; pour la codéine, bleue, puis verte; pour l'apomorphine, bleu-violacé ; pour la narcéine, jaune-safran; pour la papavérine, lilas, puis violette; pour la thébaïne, jaune-verdâtre; pour la narcotine, jaune-doré.

M. Manseau a constaté que, avec l'héroïne, qui est l'éther diacétique de la morphine, si l'on en met une parcelle au contact de 2 cc. d'une solution au dixième d'urotropine dans SO H2, il se produit immédiatement une coloration bouton d'or, passant au jaune-safran et finalement au bleu foncé.

Cette réaction est intermédiaire entre celle produite, dans les mêmes conditions, par la narcéine et par la narcotine, mais suffisamment différente pour ne pas confondre ces divers alcaloïdes; en outre, elle varie si, à la place de l'urotropine, on emploie l'aldéhyde formique.

Dans ces conditions, en effet, les réactions obtenues, soit avec l'héroïne, soit avec la morphine, se confondent.

Cette réaction, jointe à celle de Goldmann et celle de Zernich (2) permet de distinguer aisément l'héroïne de la morphine.

(1) Voir Annales de chimie analytique, 1901, p. 339. (2) Voir Annales de chimie analytique, 1903, p. 317.

Sur le beurre de coco épuré. - M. LAHACHE (Revue générale de chimie appliquée du 15 novembre 1903, р. 455). — On sait que, le beurre de coco étant parfois employé à falsifier le beurre de vache, le législateur a l'intention, pour empêcher cette fraude, d'obliger le fabricant de beurre de coco à dénaturer son produit en l'additionnant d'huile de sésame, ce qui permettrait de constater aisément dans le beurre, les additions frauduleuses. En présence de cette proposition, l'auteur a été amené à examiner les procédés de recherche du beurre de coco dans le beurre de vache.

Le beurre de coco épuré, tel qu'il est préparé par l'industrie, est dépourvu d'eau, d'acides gras litres, d'éthers de la glycérine à acides gras volatils, tels que les éthers caproïque, myristique et butyrique. Ce produit est un mélange d'oléo et de laurostéarines, qu'on peut, par des procédés purement mécaniques, séparer en une partie liquide, formée d'oléo-laurine, et une partie solide, formée de stéaro-laurine. Le mélange de ces deux substances, qui constitue le beurre de coco épuré, se présente sous forme d'une masse blanche, entièrement cristallisée. Dans ces conditions d'épuration, l'examen microscopique présente un certain intérêt. Les lauro-stéarines se présentent, en effet, sous forme d'aiguilles groupées caractéristiques (voir les figures) (1). Il est vrai que, lorsqu'on mélange au beurre de vache le beurre de coco épuré, celui-ci s'y dissout et perd ses formes cristallines. Toutefois, dans un mélange de 3 parties de beurre de vache avec 1 partie de beurre de coco épuré, on distingue encore au microscope les aiguilles caractéristiques des lauro-stéarines.

Si l'on dissout ce mélange dans l'éther, qu'on laisse évaporer ce dissolvant et qu'on examine le résidu au microscope, on constate la présence de groupements cristallins résultant de la combinaison de la margarine du beurre de vache avec les laurines du beurre de coco Ces cristaux diffèrent de ceux du beurre de vache par deux aiguilles plus droites, plus longues, plus nettes. Les différences sont également très nettes avec les autres matières grasses pouvant être introduites frauduleusement dans le beurre, ainsi que le montrent les figures ci-contre.

M. Lahache fait observer qu'il est parfaitement possible de reconnaître l'addition du beurre de coco au beurre de vaché. Pour mettre cette addition en évidence, il met en regard les caractères physiques et chimiques des deux corps gras, et il appelle plus particulièrement l'attention sur les trois points sui

vants:

1o L'absence d'acidité du beurre de coco épuré. Ce produit peut rester près d'un an sans présenter de réaction acide, tandis que

(1) Nous devons les clichés qui figurent dans cet article à l'obligeance de M. Jaubert, Directeur de la Revue genérale de chimie appliquée.

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