Stratégie littéraire

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La Tradition de l'intelligence, 1928 - 238 páginas

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Página xxxii - Paris tortueusement couché le long des deux rives de la Seine, où commençaient à briller les lumières. Ses yeux s'attachèrent presque avidement entre la colonne de la place Vendôme et le dôme des Invalides, là où vivait ce beau monde dans lequel il avait voulu pénétrer. Il lança sur cette ruche bourdonnante un regard qui semblait par avance en pomper le miel, et dit ces mots grandioses : — A nous deux maintenant!
Página 47 - ... Se pousser de giron en giron, Devenir un petit grand homme dans un rond, Et naviguer, avec des madrigaux pour rames, Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ? 985 Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci ! S'aller faire nommer pape par les conciles Que dans des cabarets tiennent des imbéciles ? Non, merci ! Travailler à se construire un nom...
Página 47 - Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême, Aimer mieux faire une visite qu'un poème, Rédiger des placets, se faire présenter ? Non, merci ! non, merci ! non merci ! Mais... chanter, Rêver, rire, passer, être seul, être libre...
Página 60 - ... droite, la section des écrivains d'esprit catholique « qui sont prêts à marcher avec Béraud. Non loin ae là, « le groupement de tous ceux qui aiment dans la littéra« ture la réalité psychologique et la réalité catholique, « enrôlés dans la division Bourget et la brigade Mau« riac. « Enfin, deux petites escouades de francs-tireurs, « composées de gens qui en littérature n'ont point « adopté d'uniforme, se contentant d'un brassard sur « lequel est inscrit, pour les uns,...
Página xxxii - Rastignac, resté seul, fit quelques pas vers le haut du cimetière et vit Paris tortueusement couché le long des deux rives de la Seine, où commençaient à briller les lumières. Ses yeux s'attachèrent presque avidement entre la colonne de la place Vendôme et le dôme des Invalides, là où vivait ce beau monde dans lequel il avait voulu pénétrer.
Página 24 - La nécessité des groupements est prouvée par l'histoire de ces cinquante dernières années. Elle, est la grande leçon stratégique à tirer du Parnasse et du Symbolisme. Dans l'un et l'autre de ces deux cas, et surtout dans le second, on vit la réputation du groupe faire celle des personnes, qui, pour une bonne part, étaient sans mérite.
Página 9 - DES MANIFESTES MAIS auparavant, il reste une ressource : les manifestes. Coutume condamnable. Un manifeste s'oppose toujours à quelqu'un, sinon à tous ceux qui ne l'ont pas signé. C'est donc une occasion unique de se faire des ennemis. Il faut la laisser échapper. Hélas ! un littérateur ne résiste que bien rarement au plaisir d'étaler sa signature.
Página 5 - La façon la plus simple d'entrer sans fracas dans la vie littéraire est de fonder une Revue. Rien de plus facile. Si l'on n'est point riche, on cherche quelques camarades, dont le seul point commun avec soi est d'avoir de la copie à faire imprimer. Chacun paie sa cotisation mensuelle. Quand les cotisations ne rentrent plus, la Revue meurt.
Página 60 - Henri Béraud monte à l'assaut en « gants blancs ; il charge, au porte-plume, derrière le « fanion du Droit et de la Liberté. Objectif : Nettoyage « de la tranchée où se terre la Nouvelle Revue Française « dont les attaques au gaz ont empoisonné le secteur « d'une sorte de sadisme calviniste et lacrymogène. « L'auteur du Vitriol de Lune escalade le parapet sa« lué par de nombreux applaudissements.
Página iv - ... très chère, il arrive Qu'un blessé guérisse et revive Et qu'alors, dans la nuit, un homme réveillé Touchant du doigt avec délices Le sillon d'une cicatrice Attende en paix le jour ensoleillé. Et je suis cet homme et je porte Ma blessure close et ma paix est forte.

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