La préhistoire du capital, Volumen1

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Page deux, 2006 - 456 páginas
Selon une légende tenace, inventée et mise en forme par le libéralisme dès le XVIIIe siècle, le capitalisme serait né de la seule extension des rapports marchands et monétaires, tenus eux-mêmes comme le prolongement de " l'économie culturelle ". Légende colportée, sciemment ou à leur insu, par des générations d'économistes, d'historiens et de sociologues. Alain Bihr sape cette légende en revenant sur le long et tortueux cheminement à travers lequel s'est formé le capital, ce rapport de production si singulier qui donne naissance au capitalisme. En prenant appui que l'esquisse de Marx d'une triple lignée historique - distinguant les sociétés " asiatiques ", les sociétés antiques méditerranéennes et les sociétés européennes médiévales - l'auteur cherche à comprendre pourquoi ce n'est qu'au sein du féodalisme, européen mais aussi japonais, que ce rapport de production a pu voir le jour et entamer son développement, jusqu'à se mettre en état de partir à la conquête du restant du monde. Cela conduit Alain Bihr à souligner la part décisive qu'y sont pris les processus politiques, au premier rang desquels figurent évidemment les luttes de classes, mais aussi l'édification des embryons d'Etats modernes. A l'heure où le capitalisme semble triompher mondialement, où il a en tout cas achevé sa course historique en s'emparant de la planète entière, ressaisir l'ensemble de sa trajectoire, ses grandes étapes et ses grandes pulsations, réévaluer le prix payé par l'ensemble des sociétés humaines à ce devenir-monde du capitalisme, n'est pas un luxe inutile. C'est un détour nécessaire pour qui veut comprendre le monde actuel, ses fractures et ses contradictions, les menaces mais aussi les possibilités qu'il recèle. Cela dans le but de le transformer dans le sens de l'émancipation de l'humanité des fers capitalistes qui l'asservissent et l'avilissent.

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